Sur les traces des pionniers qui ont participé à la fondation du Québec.

Patrimoine des Pays de l'Ain est connu dans le département de l'Ain pour avoir sauvé plusieurs bâtiments anciens de la ruine et particulièrement de la population du territoire intercommunal pour ses travaux de sauvegarde depuis trois ans sur les bâtiments de la Grosse Grange à Ozan. Cette association férue de patrimoine et d'histoire proposait cette semaine un cycle de trois conférences à Montréal-la-Cluse le 17 novembre, Bourg-en-Bresse le 18 novembre et Pont-de-Vaux le 19 novembre dont le thème commun était « l'histoire de la Nouvelle France et de quelques pionniers Rhônealpins ». Ces conférences ont été données par Janine Giraud-Héraud, docteur en psychologie sociale à l'Université de Provence et présidente de Terres de Provence-Québec, qui a dirigé la publication de douze livres régionaux de la collection « Ces villes et villages de France... Berceau de l'Amérique française » qui recense plus de 10 000 pionniers partis en Nouvelle France aux XVIIème et XVIIIème siècles. Une cinquantaine de personnes étaient présentes à cette conférence donnée à la salle de réunion de l'annexe de la mairie de Pont-de-Vaux où se terminait ce cycle de trois conférences.

DES TERRES BAPTISEES NOVA FRANCIA.

Jeanine Giraud-Héraud, a tout d'abord relaté les plus grands faits de l'histoire du Québec à partir de Verrazano, un personnage d'origine Florentine qui a vécu à Lyon d'où il a lancé sa première expédition, missionné qu'il était par le roi François 1er pour lui avoir demandé en 1524, soit à peine trente ans après la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb, d'explorer la côte Est de l'Amérique du Nord, depuis la Floride jusqu'à Terre Neuve. Terre qu'il baptisa alors Nova Francia (locution latine pour Nouvelle France). C'était ensuite sous le règne de Louis XIII, Henri IV, Louis XIV et Louis XV, avec les explorations à l'intérieur des terres de Jacques Cartier et Samuel Champlain, qui étendirent le royaume de France grâce de bonnes relations avec les populations autochtones (les amérindiens) sur une grande partie du Canada et des Etats unis actuels. La colonisation de ces territoires à partir du XVIème siècle par des français émigrés et les missionnaires catholiques allait permettre de construire les premières villes : Québec, Montréal, Trois Rivières... et de faire du commerce avec la France, notamment pour les fourrures, jusqu'au milieu du XVIIIème siècle qui allait voir la perfide Albion s'emparer de ces territoires grâce à un nombre de colons anglais beaucoup élevé que les colons français (200 000 contre 13 000).

35 PIONNIERS DE L'AIN.

Parmi les pionniers de Rhône-Alpes, en missions religieuses et militaires, ou simplement par goût de l'aventure et pour faire fortune, la conférencière a cité les destins hors du commun de personnages de deux enfants de l'Ain. Il s'agissait de François Picquet (1708-1781), prêtre, sulpicien, missionnaire, né à Bourg-en-Bresse et décédé à Verjon, qui s'est signalé pour avoir rallié les peuples amérindiens, notamment les turbulents Iroquois, et pour avoir installé des missions. Le gouverneur Michel-Ange Duquesne de Menneville, a dit de lui : « l'abbé Picquet vaut mieux que dix régiments ». C'était aussi François-Saturnin Lascaris d'Urfé (1641-1701), né et décédé à Bâgé-le-Châtel, prêtre lui aussi, et missionnaire en Nouvelle France de 1668 à 1687, qui a donné son nom à Baie d'Urfé, une petite ville située à l'extrémité occidentale de l'île de Montréal. Ce sont les deux plus connus parmi 35 pionniers originaires de l'Ain sur une période de recherches qui s'étendait de 1534 à 1815, où la conférencière a trouvé 243 Rhônalpins nés dans 183 communes, sur 10 975 français migrants au plan national. L'un des pionniers de l'Ain était un soldat nommé Pichot, dit la forme, né à Pont-de-Vaux, et décédé à Louisbourg en 1731.

Lucie Gouilloux, chargée du patrimoine à Patrimoine des Pays de l'Ain, et Marc Martin, président d'Ain Québec, qui organisaient ces conférences ont annoncé que ce cycle ne serait pas le dernier. En effet, les années 2016 et 2017 devraient connaître d'autres événements pour mieux comprendre les liens historiques de l'Ain avec le Québec. On parlait même d'un voyage sur les traces des pionniers en Nouvelle France des XVIIème et XVIIIème siècles. A suivre donc.