Le dispositif des secours en cas d'attentat a été testé au Spot à Mâcon.

A l'initiative de Gilbert Payet, préfet de Saône-et-Loire, un exercice de sécurité civile sur le thème d'une « simulation d'attentat » s'est déroulé jeudi dernier au Spot à Mâcon, une salle de spectacle dont la jauge peut atteindre trois mille personnes. Le scénario était inspiré de l'attentat du 13 novembre 2015 au Bataclan à Paris. Il portait sur l'intrusion de trois terroristes qui se livraient immédiatement à des tirs d'armes automatiques dans le public comme le laissait supposer une sono déclenchée à 14 heures diffusant des rafales et des cris dans la salle.

Dès lors l'alerte était donnée et c'était l'arrivée rapide sur les lieux des policiers du commissariat de Mâcon et de la BAC (brigade anticriminalité) qui prenaient position autour de la salle et abattaient l'un des terroristes tentant de s'exfiltrer dans un groupe d'une vingtaine de spectateurs, en blessant et tuant la plupart d'entre eux. Puis successivement, en temps réel, au bout de près d'une heure après l'alerte, c'était l'arrivée des forces dites « de deuxième niveau » : le PSIG-Sabre (gendarmerie), la CRS43 et la BAC de Chalon-sur-Saône, avec de l'armement lourd et des hommes casqués revêtus de gilets pare-balles. Lesquels, dotés de boucliers, se postaient en protection avec leurs véhicules pour sauvegarder les blessés étendus sur le sol, tandis que des sapeurs-pompiers eux aussi casqués et revêtus de gilets pare-balles portaient secours aux victimes, et que l'on avait observé la mise en place de tireurs d'élite sur les toits environnants. Enfin, après l'intervention sur le parking d'un robot et d'un démineur muni de protections lourdes, le gilet explosif du terroriste abattu était neutralisé. Et au bout de deux heures c'était l'assaut final des policiers du RAID de Lyon, suivis du PSIG-Sabre de Chalon-sur-Saône qui abattaient les deux terroristes dans la salle du SPOT.

Les lieux étant sécurisés, on assistait alors à des va-et-vient d'ambulances de Pompiers qui évacuaient les blessés vers le premier poste de secours tenu par les urgentistes de l'hôpital de Mâcon installé à quelques pas du SPOT, puis selon la gravité des blessés, à proximité vers une antenne de médecins et infirmiers des sapeurs-pompiers ou des postes de la Sécurité civile et de la Croix rouge. Au cours de cet exercice a été testé un nouveau dispositif d'identification des victimes tout au long de la chaîne de traitement jusqu'aux représentants de la police judiciaire et du Parquet qui étaient présents sur place. Pendant toute la durée de l'exercice un hélicoptère équipé de caméras survolait les lieux pour informer les forces de l'ordre au sol.

Le protocole expérimenté ce jour là a mobilisé environ trois cents personnes et une soixantaine d'élèves de l'école de soins infirmiers de Mâcon en guise de figurants. « C'était le premier exercice de cette nature en Saône-et-Loire, il y en a d'autres à l'échelon national. Nous avons forcément commis des erreurs, mais nous allons avoir un retour d'expérience où nous mettrons sur la table ce qui est valable et ce qui ne va pas. La réalité réserve toujours des surprises. Ces exercices ne remplaceront jamais cela, mais ce genre d'exercice nous permet de développer des automatisme et donc de pouvoir nous concentrer sur l'imprévu le jour J » concluait M. Payet. Au cours de cet exercice on notait la présence sur les lieux à titre d'observateur, au côté du maire Jean-Patrick Courtois, de Georges Fennec, député du Rhône et président de la commission d'enquête parlementaire sur l'attentat du Bataclan.

Bien évidemment, malgré de nombreux points positif observés au cours de cet exercice, on ne peut qu'espérer que ce dispositif reste au stade de l'expérimentation sans avoir à servir un jour.