Le souvenir des déportés toujours présent.

Depuis 1954, la Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation se tient le dernier dimanche d’avril. A Pont-de-Vaux, la cérémonie annuelle s'est déroulée ce dimanche 28 avril à 11 heures au monument aux morts de la ville. Passé quelques minutes de flottement à cause du retrait de Gaston Pin, du poste de maître de cérémonie, c'est Jean Bourdon président du comité intercommunal de la FNACA qui a officié au pied levé à sa place. Une dizaine de porte-drapeaux d'anciens combattants était présente au côté des élus locaux, ainsi qu'un détachement de la clique cantonale, un groupe de l'ensemble vocal la Sarrasine et une trentaine de personnes présentes à titre individuel ou représentant des associations locales.

Passé le dépôt d'une gerbe aux pieds de la statue du poilu de la guerre de 14, le maire a lu le message cosigné par la Fédération Nationale des Déportés et Internés de la Résistance (FNDIR), la Fédération Nationale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes (FNDIRP), la Fondation pour la Mémoire de la Déportation (FMD) et les Associations de mémoire des camps nazis, l’Union Nationale des Associations de Déportés, Internés et Familles de disparus (UNADIF). Ce message prévenait contre les mouvements extrémistes qui sévissent depuis quelques années en Europe. « Nous renouvelons notre hommage au courage dont ont fait preuve les déportés, en particulier ceux qui, face aux souffrances de l’épuisement physique auxquelles ils étaient confrontés et à la menace permanente de la torture et de la mort, n’ont pas renoncé à l’espoir et ont su rester des êtres humains. Ils ont ainsi eu, dans ces difficultés extrêmes, la volonté de poursuivre, dans l’union et la solidarité, la lutte clandestine contre l’idéologie et les objectifs de guerre de l’ennem. Les déportés, derniers rescapés de l'horreur indicible nazie, expriment leur légitime inquiétude à l'égard d'une Europe aujourd'hui divisée, traversée et habitée par la résurgence de mouvements nationalistes. L’Europe dont la vocation est de garantir la paix et la prospérité des pays qui la composent doit être celle de la Mémoire de millions d’êtres humains sacrifiés par une idéologie perverse. Sauvegarder cette Mémoire, où la souffrance se mêle à l’espérance, doit faire prendre conscience, avant qu’il ne soit trop tard, de l’indispensable solidarité entre les peuples épris de liberté, pour l’emporter sur toutes les formes d’obscurantisme, de fanatisme, de racisme, d’antisémitisme, de xénophobie ».

Cette cérémonie s'est terminée par une minute de silence observée à la mémoire des victimes de la déportation, le chant des Partisans et la Marseillaise interprétés par les choristes. Comme chaque année étaient présents au premier rang les enfants d'Auguste Bernarchon : Raymonde Vaissaud, Yvette Bonnet, Paul Bernachon, accompagnés de plusieurs membres de leur famille. Ce boulanger pontévallois avait été déporté en 1944 à Dachau, camp nazi de sinistre mémoire, après avoir été dénoncé pour ses livraisons de pains aux résistants locaux. A son retour, ce dernier n'aura survécu que quelques années après la guerre à la suite des mauvais traitements qu'il avait subi dans ce camp d'extermination.